VISITES DE SUIVI DU NOURRISSON
Par le Dr. Thierry Lejeune
Le pédiatre Thierry Lejeune s’intéressera à la croissance, au développement, à l’attachement et, bien sûr, à la santé de votre bébé.
Par le Dr. Thierry Lejeune
Le pédiatre Thierry Lejeune s’intéressera à la croissance, au développement, à l’attachement et, bien sûr, à la santé de votre bébé.
6 Rue Arthur Rimbaud,
83500 La Seyne-sur-Mer
Lundi– Vendredi 9:00 – 12:00 14:00 – 19:00
Samedi– Dimanche Fermé
Pendant les six premières années, votre enfant va connaître une croissance importante, mais à cet âge, il est aussi plus fragile. Pour veiller sur sa santé, il est important d’assurer un suivi médical régulier. « Lors de ces rendez-vous clés, mieux vaut choisir un pédiatre ou en tout cas un professionnel qui a l’habitude de suivre les plus jeunes, conseille le Dr Brigitte Virey. Car en fonction de l’âge, il y a des dépistages particuliers à effectuer. »
Sachez aussi que le médecin ne s’attache pas qu’au côté médical, il s’assure également du bon développement psychomoteur, des capacités linguistiques… Et comme ces visites durent une trentaine de minutes, profitez-en pour poser toutes les questions qui vous préoccupent concernant son alimentation, son sommeil, son hygiène… Bon à savoir : elles sont remboursées à 100 % par l’Assurance maladie.
Dès sa naissance, votre bébé est examiné à la loupe par le pédiatre de la maternité pour évaluer son état de santé (respiration, rythme cardiaque, etc.), repérer d’éventuelles malformations ou anomalies (luxation de la hanche, torticolis congénital, ictère…). Puis, un autre rendez-vous médical encore plus poussé est prévu avant le retour à la maison. C’est le fameux « examen du 8e jour » pendant lequel le pédiatre refait un check-up complet (examen neurologique, vérification de la vision et de l’audition…). Un test sanguin (le test de Guthrie) peut aussi être réalisé pour dépister cinq maladies, dont la mucoviscidose et l’hypothyroïdie. Mais, dans la pratique, en raison des sorties de plus en plus précoces, cet examen dit du 8e jour est en fait réalisé vers le 2e ou le 3e jour. « C’est un peu trop tôt, note le Dr Brigitte Virey, car certaines malformations cardiaques ne sont pas encore repérables. De même, des infections peu-vent apparaître plus tardivement et les ictères peuvent s’aggraver dans les jours qui suivent. » Pour éviter de pas-ser à côté de certaines pathologies, la Haute autorité de santé (HAS) recommande donc que les enfants sortis précocement de la maternité passent une visite médicale entre le 6e et le 10e jour après leur naissance.
Ensuite, au cours de ses six premiers mois, votre nourrisson doit avoir une visite médicale mensuelle. A chaque fois, elle se déroulera selon le même rituel. Le médecin le pèse et le mesure pour tracer sa courbe de croissance. Il contrôle également son tonus musculaire, son développement moteur et sensoriel, sa vision, ainsi que son audition. Il réalise les vaccins. D’ailleurs, pour que votre enfant n’ait pas trop mal lors de la piqûre, vous pouvez lui donner le sein, son biberon ou sa tétine. De nombreuses études montrent que la succion chez le tout-petit ou la distraction chez l’enfant plus grand aide à réduire la sensation de douleur. Les patchs anesthésiants, à appliquer à l’avance, peuvent aussi être utilisés sur indication du médecin.
Pour cette tranche d’âge, trois visites sont obligatoires – à 6, 9 et 12 mois –, et elles se déroulent de la même façon que les précédentes : prise de poids et de la taille, contrôle des capacités psychomotrices… Mais il y a malgré tout quelques particularités en fonction de l’âge. La visite du 9e mois est importante, car le médecin remplit un certificat de santé à remettre aux services de PMI (ce certificat se trouve dans le carnet de santé qui vous a été remis à la maternité). Il s’agit d’un carnet de bord dans lequel sont conservées toutes les informations relatives à la santé de votre enfant (taille, vaccins, maladies particulières…). Un outil précieux qui permet à un professionnel de santé, qui n’a jamais vu votre enfant auparavant, de connaître rapidement son histoire médicale. Mieux vaut donc emporter son carnet de santé à chaque fois que vous partez en vacances, ou si vous le confiez quelques jours à ses grands-parents.
Lors de ce rendez-vous du 9e mois, le médecin est plus attentif au dépistage auditif et visuel. A l’aide de tests simples et de matériel comme le “Sensory baby-test”, par exemple, il observe les réactions de l’enfant à l’écoute de sons graves et aigus. En cas de suspicion de troubles auditifs, il vous orientera vers un spécialiste. C’est aussi un des avantages de ce suivi régulier : dépister les troubles le plus tôt possible pour mieux les traiter. Quant à la visite des 12 mois, elle est plus axée sur les capacités linguistiques (l’enfant commence à interagir par la parole en prononçant quelques mots comme « maman » ou « papa ») et motrices, car il est en pleine acquisition de la marche, il faut s’assurer notamment qu’il ne boite pas.
Passé son premier anniversaire, on espace un peu les visites de contrôle. Les rendez-vous médicaux sont fixés à 16, 20 et 24 mois. Il y a toujours un examen clinique (poids, taille…), on aborde les questions de sommeil, d’alimentation… C’est aussi l’occasion de pratiquer les différentes injections de vaccins aux âges recommandés par le calendrier vaccinal. Le pédiatre s’assure également du bon développement psychomoteur. A 16 mois, par exemple, la marche doit être bien installée. A 20 mois, il doit arriver à monter les escaliers… De même, le langage est au centre de l’attention lors de ces visites médicales. Puis, lors du rendez-vous de ses 24 mois, le médecin remplit à nouveau un certificat de santé qui doit être remis à la protection maternelle et infantile (PMI), comme lors de la visite des 9 mois. Il réalise en plus un dépistage auditif et visuel poussé. Et il insiste sur la mise en place d’un brossage des dents deux fois par jour. Il s’assure aussi de son développement psychomoteur (Sait-il nommer des images ? Associe-t-il deux mots ? etc.).
Au cours de cette période, les visites de contrôle peuvent se faire tous les 6 mois. On procède toujours à un examen clinique, puis il faut cibler certains points en fonction de l’âge. Tout d’abord, la visite des 3 ans se fait souvent juste avant l’entrée à l’école maternelle. C’est idéal pour faire le point sur les capacités de socialisation de l’enfant, apprécier son autonomie (est-il propre ? sait-il s’habiller seul ? etc.), son langage, sa vue et son audition. Le médecin teste sa motricité fine en lui faisant dévisser et visser un bouchon, dessiner un rond fermé, construire une tour de 8 cubes, un pont de 3 cubes, ainsi que sa motricité globale (Sait-il faire du tricycle ? Saute-t-il sur un pied ?). Enfin, il calcule l’indice de masse corporelle (IMC) pour dépister un éventuel excès de poids, une insuffisance pondérale ou un retard de croissance, et il trace la courbe sur le carnet de santé. Un calcul qu’il convient de refaire au moins une fois par an. Autre bilan important : celui des 4 ans. Il est axé sur le dépistage auditif et sur un test du langage (ERTL4), qui permet de faire un état des lieux des capacités linguistiques (prononciation, vocabulaire, mémorisation). Enfin, dernière visite incontournable : celle effectuée juste avant l’entrée au CP, généralement vers ses 5 ans et demi. Le pédiatre réalise un autre test du langage (ERTL6) pour évaluer les capacités de l’enfant à acquérir la lecture, les mathématiques, ses capacités à numériser, son graphisme…
En principe, dès que le tout-petit est scolarisé, ces visites peuvent être effectuées au sein de l’école maternelle par les services de la PMI, généralement une infirmière. Mais dans les faits, très peu de villes les proposent. « Et de toute façon, si cet examen n’est pas réalisé par un médecin, il faudra les faire compléter par le pédiatre », précise le Dr Virey. Aux parents alors de prendre rendez-vous avec un médecin de ville aux âges clés. De plus, si jusqu’à 6 ans, les petits Français bénéficient d’un bon suivi médical, ensuite les choses se compliquent. Car les visites médicales ne sont plus obligatoires et donc plus remboursées à 100 % par l’Assurance maladie. « Contrairement à d’autres pays européens où on continue à maintenir durant toute l’enfance une visite annuelle ou tous les 2 ans », ajoute la pédiatre.